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Balade dans ma famille de 1800 à nos jours
4 février 2012

L'histoire de la "maison Deneux Frères"

La toile ouvrée à l'usine d'Hallencourt

ou l’histoire de la fabrication des toiles dans le Vimeu, qui fit d’Hallencourt une cité particulièrement prospère. (1)

 04-0401-04







1 266 habitants, soit une centaine de plus qu'aujourd’hui, telle était la population d'Hallencourt en 1806. En 1827, la population est montée à 1 535 habitants, et l'on comptait 60 métiers environ, tissant des toiles à matelas et quelques-uns, cinq ou six seulement, de la toile ouvrée (nappes, serviettes). Chaque artisan vendait Iui-même le produit de son travail, Ies plus aisés occupaient un ou deux ouvriers, le plus souvent des membres de leur famille.

Vers 1850, quelques personnes aisées du bourg tirèrent parti de l'aptitude au tissage des habitants. Ils créèrent des ateliers assez importants et la fabrication de la toile à matelas s'accrut dans de notables proportions.

L’apogée de la fabrication à la main

À part la Maison Deneux frères, qui fera l'objet d'un dernier article de notre enquête on compta alors à Hallencourt une vingtaine de fabricants dont les principaux étaient :

 1/Cauchy Rufin, qui employait 45 à 50 ouvriers, presque tous à domicile : son petit, atelier ne comptait guère plus de six métiers. La création de sa maison eut lieu en 1857. Il n’eut pas de successeur. 2/ Cauchy Louis, dont l'entreprise crée en 1857 également compta au moment de son plein développement jusqu'à 67 métiers. 3/ Cauchy Alfred, qui occupa 15 à 20 ouvriers pendant une vingtaine d'années. 4/ Michaut Théophile, qui créa son atelier en 1867. Vingt métiers y battirent jusqu'en 1891. En dehors de sa fabrique, il occupait en sus 25 ouvriers dans le village. Ses toiles à matelas à lisière violette étaient renommées. Pendant 20 ans, il fut le princical fournisseur  du « Bon Marché ». Il cessa brusquement sa fabrication pour ce consacrer uniquement  à son magasin de nouveautés. 5/ Cauchy Célestin, qui alimenta 15 métiers, dont 6 dans son atelier. 6/ Leroy Constant, qui eut jusqu’à 20 ouvriers. 7/ Bacquet Jules et Bacquet Casimir, qui occupèrent :  le premier 5 tisserands et le second 10. 8/  Maillard Louis, qui employa 15 tisserands.

 A part ces habitants plus ou moins importants, il se trouvait dans la localité des artisans qui tissaient pour leur propre compte. Et à cette époque, le voyageur qui traversait Hallencourt avait les oreilles remplies de bruit des métiers à la main dont le joyeux et clair tic-tac s’échappait par les petites fenêtres des nombreuses boutiques ; on comptait alors plus de 150 métiers. Jusqu’en 1891, année correspondant sensiblement à l’apogée de le population à la main et où la population était passée à 2080 habitants, tous les fabricants purent trouver assez facilement des débouchés. Mais à Hallencourt comme partout le progrès a accompli son œuvre. Une grosse usine y a été créée, y a prospéré et ici, la puissance du machinisme moderne a vaincu le faible bras de l'artisan, comme, ailleurs, elle a supplanté la faucille ou la faux et immobilisé les ailes des moulins à vent. En effet, à partir de 1891, la concurrence redoutable de l'usine Deneux frères se fit durement sentir. L'un après l'autre, les petits ateliers durent cesser toute fabrication, le dernier celui de Louis Maillard, succombant vers 1910. Vingt ans plus tard, il ne restera plus qu'un seul tisserand fabriquant la toile à matelas à la main pour le compte d'une société coopérative "L'Artisanne». Indépendamment de cette fabrication, on comptait toujours dans le bourg un certain nombre de métiers qui tissaient le linge de table ouvré ou de la toile à draps. Pendant une vingtaine d'années de 1880 à 1900 environ le Comptoir Linier d'Abbeville y alimenta quinze métiers. Mais là encore, vers 1930 il n'existait plus qu'un seul de ces artisans. En somme, la grosse usine Deneux avait absorbé presque toute l'armée des tisseurs à la main de la localité. À noter cependant que quelques-uns de ces artisans, préférèrent, plutôt que d'entrer à l'usine, demander de l'ouvrage aux fabricants de toiles de jute d'Allery. Si bien qu'une cinquantaine de métiers qui tissaient de fines nappes ou serviettes, tissèrent, les mailles claires et grossières des toiles d'emballage et d'ameublement. D'après ce qui vient d'être exposé, il est facile de se rendre compte de l'influence qu'eut cette, industrie sur la population. Toutefois en 1913, malgré, le puissant phénomène, de concentration de l'usine Deneux, la population était en légère baisse, 1 862 habitants.

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Commentaires
F
Mes aïeules ont travaillé dans la société je possède un porte serviette de la cantine souvenirs
C
J'ai lu avec intérêt votre article sur les établissements Deneux dont je possède un album (édité par Ernest Mésière) provenant d'un aïeul qui y travaillait et qui apparaît à la page "Personnel médaillé du Travail" et "Hallencourt - ourdisseuses et pareurs" duquel vous avez vous-même tiré des photos.<br /> <br /> Je vous remercie pour ces informations.<br /> <br /> PS je possède aussi une navette avec lequel il a probablement travaillé.
Balade dans ma famille de 1800 à nos jours
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